1. L’évolution de la place du malade au cœur du dispositif médical dans le temps
Pendant longtemps, la médecine a été associée à une forme de magie ou à des croyances religieuses, permettant d’expliquer l’origine des maladies. Les herboristes, les pharmaciens, les religieux ont pratiqué autant de médecines différentes et variées, parfois peu efficaces quand on se réfère aux saignées par exemple. La médecine est alors une science si peu exacte que ses représentants sont souvent imaginés comme des charlatans. La pièce Le Malade Imaginaire de Molière rend très bien compte de cette médecine approximative.
Miniature du Moyen-Age représentant un médecin inspectant les urines d'un malade
Au XIXème siècle, l’enseignement et la pratique de la médecine sont réorganisés. La découverte du principe du vaccin et de l’hygiène par Louis Pasteur entraîne une grande révolution dans le domaine de la médecine. L’ancienne médecine empirique est remplacée par une véritable science. Désormais, la maladie prime sur le malade en lui-même, qui passe au second plan. Le malade devient un patient.
Les progrès commencés au XIXème siècle se poursuivent au XXème siècle, notamment avec la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928 et l’apparition des premiers antibiotiques. La Première Guerre mondiale et l’essor de la chirurgie réparatrice et de la radiologie participent au dépassement des frontières du possible. Le corps humain et ses mystères sont petit à petit rationnalisés : dans le cadre de la médecine, le patient est parfois plus considéré en tant qu’objet qu’individu. A partir de 1950, l’espérance de vie s’allongeant, la médecine s’intéresse de plus en plus aux maladies chroniques et rares, restées au second plan jusque-là. La découverte de Watson et Crick s’inscrit parfaitement dans ce contexte et de là toute la thérapie génique.
Louis Pasteur Alexander Fleming
Grâce au développement de l’éthique médicale, le dialogue entre le médecin et son patient devient progressivement un enjeu majeur de la prise en charge du patient. L’information sur son état devient un droit pour le patient. Il doit être averti des risques possibles des traitements. Le patient devient essentiel au progrès médical car il est la base des essais cliniques. Le consentement libre et éclairé de l’individu doit être recueilli avant un essai clinique et par écrit dans le cas où le patient ne serait plus capable de le donner, afin de préserver ses convictions personnelles. Le patient garde le droit de refuser un traitement et le médecin doit respecter cette volonté.
Parmi les facteurs pouvant influencer le choix d’un patient, les convictions, croyances sont des éléments essentiels que les soignants peuvent être amenés à considérer, même si l’hôpital reste un espace laïc. Les convictions personnelles et religieuses du personnel soignant ne doivent en aucun cas empiéter sur le domaine professionnel. Ces croyances sont respectées par les médecins, tant qu’elles ne mettent pas en danger la vie et l’intégrité du patient.
Principe de laïcité dans les hôpitaux



